Analyse de L'Ere de l'information, La société en Réseau de Manuel Castells

Publié le par Sophie Trolliet

1/ mégacités et  savoir

Pour Castells, il existe des centres de pouvoir qui sont des unités de pointe disséminées dans le monde entier et où la recherche fondamentale est concentrée. Il appelle ces espaces les mégacités. Ces dernières sont essentielles dans un pays car elles réunissent la concentration des ressources, du dynamisme et de la richesse (par exemple la Silicon Valley). Le savoir comme source de productivité et la capacité d'innovation sont les deux éléments de développement d’un pays. D’ailleurs, les pays qui domineront les premières phases du nouveau système du multimédia ont toutes les chances d’en influencer l’évolution future de manière décisive s’octroyant aussi un avantage structurel. Cependant, cette concentration de savoir crée de l’inégalité et de l’exclusion sociale dans certains territoires. En fait, nous pouvons déduire de cette analyse que les pays qui n’investiront pas dans la recherche et le développement sont enclins à rester en marge du développement. Lors d’une interview parue dans l’Express livres, Castells proposait un plan Marshall technologique Nord-Sud qui serait bénéfique aux deux côtés, à l'exemple de celui que l'Amérique a offert à l'Europe après la guerre.

2/ Prendre en compte la dimension politique et culturelle de ce monde en réseau.

Pour Castells, la technologie de l’information a davantage son origine dans les mentalités que dans les machines. Les formes d’organisation économique ne se développent pas dans un vide social : elles sont enracinées dans des cultures et des institutions. Castells donne l’exemple des réseaux d’affaires extrêmes orientaux car leurs formes organisationnelles sont le produit des institutions et de la culture. La technologie n’est pas en soi la cause de l’organisation du travail sur place, les décisions de la direction, les systèmes de relations industrielles, les environnements culturels et institutionnels et les politiques gouvernementales. La technologie n’agit qu’en interaction avec ces éléments. Cet élément nous fait réfléchir sur le fait que la technologie de l’information est créée et développée par l’Homme, par conséquent c’est l’Homme, et lui seul, qui a entre les mains les éléments du progrès.

 3/Les changements de structure du travail et de l’emploi

L’emploi décline dans les activités à faible productivité et à forte main d’œuvre à mesure que s’accroît l’automation du travail et la modernisation des magasins même si les services de distribution reste importants (par exemple, la restauration). Cependant, en général, les professions supérieures augmentent plus vites que les emplois non qualifiés. Les travailleurs doivent être plus informés pour être plus autonomes et plus instruits pour réaliser leur potentiel de productivité. La technologie de l’information a un effet positif sur l’emploi car la technologie de l’information augmente la productivité. Il est pertinent de souligner que malgré certaines idées préconçues, la technologie de l’information créera grâce à l’augmentation de la productivité, des emplois à long terme.

4/  « L’emploi global » ?

La grande masse de travail demeure locale à différence des capitaux qui se globalisent. Nous pouvons d’ailleurs le constater au niveau de l’Union européenne, la circulation des capitaux est plus fluide que la circulation des travailleurs. Ainsi, même s’il y a une économie globale, on ne peut pas parler de marché du travail global. Les capitaux circulent librement mais la main d’œuvre au niveau de la planète est entravée  par les institutions, la culture, les frontières et la xénophobie. D’ailleurs, comme nous fait remarquer Castells, les immigrants ne représentent qu’une partie minime de la population active. 

5/ l’organisation en réseau

L’organisation en réseau  est nécessaire surtout dans l’industrie et l’automobile  car il est difficile aux nouveaux concurrents  de pénétrer seul sur le marché. Les objectifs du réseau sont multiples. Premièrement, les réseaux permettent aux entreprises de  partager les coûts. Deuxièmement, elles auront accès à une information constamment renouvelée et se tiendront informées des procédés et des produits nouveaux (obsolescence). Troisièmement, le réseau permet de s’assurer contre une mauvaise décision technique (les réseaux étant omniprésents et entremêlés, les concurrents en subiraient également les conséquence).

6/ La transformation des médias

Castells fait référence à McLuhan, «  le public n’est pas un objet passif mais un sujet interactif. Nous pouvons donné comme exemple le blog qui est un outil d’expression pour tout individu. Les médias se sont transformés en mode de communication de masse en mode segmenté, personnalisés et sur mesure dès que la technologie, les grandes firmes et les institutions l’ont permis. » En fait, les individus  soit participent à l’élaboration de l’information soit obligent la technologie à s’adapter à eux. Ainsi, l’avenir de la télévision est décentralisée, diversifiée et personnalisée. Nous pouvons donc dire que la télévision répond aux attentes personnelles de chaque individu.

 

                                                                                         Sophie TROLLIET

Publié dans notes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article