De compromis en compromis, que reste-il de la réforme de l'ONU?
La Commission de consolidation de la paix a été créée à la demande unanime du groupe d’experts, de Kofi Annan et des Etats membres. L’idée de créer un Conseil des droits de l’Homme vient du Secrétaire Général et non pas des experts, ces derniers avaient seulement proposé des changements au sein de la Commission des droits de l’Homme. L’abolition des termes « états ennemis » dans la Charte des Nations Unies a été supprimée. Aucune ouverture du Conseil de Sécurité au pays africain n’a été faite et personne ne désire élargir le droit de véto au Conseil. La ratification des 12 conventions internationales contre le terrorisme, demandé par les experts et Kofi Annan, n’a pas été suivie lors du Sommet de 2005. D’autre part, aucune définition exacte du terrorisme n’a été discutée lors du Sommet. Même si dans les deux premiers rapports, il est largement conseillé à ce que l’assemblée générale doit travailler avec la société civile, les Etats membres lors du Sommet de 2005 n’ont pas repris cette proposition. L’objectif d’aide au développement qui devrait atteindre 0.7 % du PIB n’a pas été clairement approuvé même si les Etats membres affirment vouloir atteindre d’ici à 2015 les objectifs du développement énoncés dans la déclaration du Millénaire. Concernant l’environnement, à l’inverse des experts, Kofi Annan ainsi que les Etats membres n’ont pas parlé du protocole de Kyoto. Cependant, lors du Sommet de 2005, un système d’alerte mondiale rapide a été créé. Même si Kofi Annan et le panel d’experts voulaient que le cycle de Doha se termine en 2006, ce sujet n’a pas été traité lors du Sommet. D’autre part, aucune avancée dans le domaine du désarmement et de la non prolifération au cours du Sommet n’a été effectuée.
En résumé, le Sommet a été incertain, vague et incomplet. La réforme des Nations Unies mais aussi, dans une plus large mesure, la sécurité dans le monde reste entre les mains des Etats. En effet, « c'est aux Etats qu'il revient de décider s'ils veulent une ONU efficace ou non» a déclaré le Président du Groupe d’expert.
Sophie TROLLIET
Article tiré d’une recherche effectuée par Frédéric Darmuzey, Valérie Halleux, Stéphanie Dhont et moi-même.